« Toujours jouer, grommelaient les parents, toujours s'amuser. Des grandes filles comme ça. Vous verrez que quand elles auront dix ans, elles joueront encore » lit-on dans les Contes du Chat perché (1946). Le jeu, un luxe accessoire ? Non, un droit fondamental.
On penserait que, depuis des années, la notion du droit à jouer est bien établie. Mais non. C’est seulement le 20 novembre 1989 que les Nations Unies ont adopté un traité international reconnaissant à l’enfant « le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique ».
100 ans après la Révolution… Voilà qui laisse songeur. L’enfant et son jeu, ces grands oubliés. Dans l’Antiquité, au Moyen Age et jusqu’au 18e siècle, l’enfant travaille beaucoup, mais il joue ; une exposition récente de Lugdunum sur les jouets romains nous l’a rappelé. Puis, au 19e siècle, en France et en Angleterre, l’industrialisation signe la terrible période du malheur des enfants. « Ils travaillent, tout est d’airain, tout est de fer, jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue » constate Hugo (et Dickens).
C’est seulement en 1999 que l'Organisation Internationale du Travail ratifie la convention n° 182, les pays signataires s’engageant à interdire le labeur des plus jeunes (en 2019, 152 millions des 5-17 ans travaillaient toujours, beaucoup dans des activités dangereuses). Le 12 juin marque chaque année la Journée mondiale contre le travail des enfants.
Les États signataires de la Convention internationale des Droits de l’enfant lui reconnaissent donc le droit de jouer et de se cultiver. Reste que la notion de jeu a encore mis du temps à s’affiner dans les pays dits développés. Il a fallu attendre les « spécialistes » de l’enfance pour que jouer soit vraiment reconnu comme « un aspect fondamental et vital des plaisirs de l’enfance, ainsi qu’une composante essentielle du développement physique, social, cognitif, émotionnel et spirituel. » On peut jouer sans billes et sans ballons, avec sa tête ses sens, son cœur.
Selon Maria Montessori, il ne faut pas distinguer le jeu du travail car, aux yeux des enfants, ils sont une seule et même chose. La sensibilisation aux pratiques culturelles et artistiques favorisent, dès le plus jeune âge, la curiosité, la construction, l’épanouissement. Jouer, c’est travailler, c’est apprendre. C’est la pensée qui guide d’ailleurs le Protocole pour l’éveil artistique des jeunes enfants, signé le 20 mars 2017 par Françoise Nyssen, ministre de la culture.
On peut donc jouer sans jouets, mais avec des musées, des bibliothèques, des promenades en forêt, du sport. Et c’est là qu’intervient cette exception française : la presse loisirs pour les enfants. Née au début du 19e siècle, c’est au 20e qu’elle connaît son essor. Bulles de Gones n’est pas, bien sûr, un comic où l’on retrouve ses héros, du chevalier à la princesse nippone. Le magazine se définit comme un journal d’information pour donner une multitude de clés aux plus jeunes.
A Lyon, Bulles de Gones a fait figure de précurseur et compte 25 ans au service de l’enfant pour guider ses jeux, ses curiosités, ses étonnements. Au fil des éditions, on a recherché pour lui les bons plans, les meilleures adresses, sans jamais l’évincer d’un environnement de qualité et d’exigence en matière de culture, de sport, de découvertes variées.
Jouer avec l’actualité de sa ville, la partager avec sa famille, quel bonheur ! En variant les supports, du papier au numérique, le magazine tient compte des nouveaux usages et les accompagne. En moyenne, les petits Français disposent d’un smartphone dès l'âge de neuf ans et 9 mois, affirme Médiamétrie.
Alors les enfants, partez au boulot avec Bulles de gones et jouez, jouez, c’est votre droit le plus strict, chèrement gagné !
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