Pixel / Mourad Merzouki

Hip-hop, arts du cirque et projections virtuelles, pour une virtuosité bien réelle. En dix ans d’existence et près de 500 représentations, Pixel n’avait toujours pas trouvé son chemin vers la scène du Toboggan. Une anomalie qu’il était urgent de corriger, tant ce spectacle participe à la renommée de Mourad Merzouki. Déjà au moment de sa création, personne ne s’y était trompé, à l’image de cette critique du journal Le Monde évoquant « un émerveillement sans condition, quelque chose d’un kidnapping émotionnel sans autre issue que l’abandon. » Le chorégraphe y fait dialoguer la danse et la projection vidéo, en envahissant le plateau d’une nuée de pixels colorés qui s’entremêlent aux corps des onze interprètes. S’en dégage une harmonie presque magique, telle qu’entre les images, les danseurs et la musique envoûtante d’Armand Amar, on ne sait plus qui dicte son tempo aux autres. Loin du simple gadget technophile, ces interactions entre l’humain et la machine font naître un ballet futuriste offrant des tableaux d’une rare poésie, où les figures de hip-hop peuvent croiser la route d’une roue cyr ou d’une contorsionniste à la grâce animale. Un spectacle à la croisée des arts, pour une superbe invitation au voyage.