Martyre

Dans un solo-documentaire, Malika Djardi tisse un dialogue doux, tendre et rieur avec les danses de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Il y a dix ans, Malika Djardi créait sa première pièce à partir des témoignages de sa mère évoquant son rapport à la religion. Elle poursuit aujourd’hui cette conversation filiale, dans un doux corps-à-corps avec les symptômes d’Alzheimer. Sur des reprises mixant berceuse et tubes bien connus, la chorégraphe compose une partition de mots, de films projetés et de mouvements. Entre délitements et survivance de la mémoire, les souvenirs des danses sociales d’autrefois s’entremêlent aux gestes imaginés quotidiennement par celle qui lui a donné la vie. Car à l’EHPAD où elle vit désormais, Marie-Bernadette Philippon fabrique un nouveau langage chorégraphique. Là est l’immense finesse de Martyre : donner à voir la fragilité de la maladie, mais aussi comment la vie continue, envers et contre tout, de s’y réinventer.