Rencontre
illustration Laure Monloubou : Laure au boulot !
Laure : Je ne suis plus libraire depuis 4 ans. Aujourd’hui je suis un peu isolée, ce qui me manque ce sont les collègues… et les nouveautés. Je suis illustratrice, j’ai été formée à l’école Émile Cohl. L’écriture c’est venu plus tard. Plus ça va plus j’aime chercher des histoires. Et aujourd’hui j’aime mieux écrire que dessiner.
Rire discret de Laure Monloubou.
L. Écrire un roman c’était un rêve ; j’ai juste suivi mes envies. Pour mon 1er roman La Diamanterie, j’avais une idée mais ça n’allait pas en illustration. J’ai pourtant essayé !
J’ai pensé en faire un roman illustré plutôt qu’un album. J’en ai parlé avec les éditions Amaterra ; ils ont aimé le projet. Écrire sur un long format ça m’a vraiment plu.
Pour l’illustration, mes bonhommes patate étaient trop ronds, ça ne correspondait pas à la tranche d’âge. Amaterra a proposé à l’illustrateur Robin de se charger de cette partie. Pour mon second roman Olga et le cri de la forêt, j’ai aussi fait l’illustration. Je me suis surpassée ! Mon style allait encore pour cette tranche d’âge, j’ai un peu adapté mon dessin.
L. Comme avec les autres auteurs de la collection, on a travaillé un peu en même temps. L’éditrice a fait le relai. Nous ne nous sommes rencontrés que pour la sortie du livre.
Leur jardin est le dernier numéro de la collection. Les textes sont d’Alain Baraton, jardinier en chef du Parc du château de Versailles. Pour l’illustration je suis allée voir des jardins. À Lyon nous avons la chance d’avoir le Parc de la Tête d’Or ; j’ai aussi fait des recherches sur Internet.
L. Je pense que c’est La Diamanterie. J’ai mis beaucoup de moi, de ma vie. Je parle d’une dame qui m’a marquée quand j’étais enfant. J’habitais dans un village, et près de chez moi il y avait cette dame un peu étrange, différente. Elle fabriquait des bijoux. Le livre lui était dédicacé et elle m’a d’ailleurs recontactée !
L. Oui, c’est plus précis, c’est dû à l’histoire et aussi au personnage. Comme pour Olga et le cri de la forêt.
L. Le crayon de couleur et l’encre pour aquarelle. Pour faire les couleurs du P’tit gars, j’ai utilisé le numérique.
L. Je me suis inspirée de mon petit garçon. Il devait apprendre à dire s’il te plaît, il avait parfois des colères... mais il a grandi. Je trouve qu’il est difficile de créer pour une collection. Pour le P’tit gars, en particulier, j’ai besoin que ce soit spontané. Mais si une autre idée me vient, oui je pourrais faire d’autres numéros.
L. J’aimerais vraiment partir dans le roman jeunesse. Ma carrière a commencé il y a 25 ans, ma première publication, c’était une BD chez Treize étrange. J’ai mis 20 ans à écrire pour les ados. Aujourd’hui je vis de l’écriture et de l’illustration et je n’ai plus besoin de faire autre chose. C’est ce que j’espérais.
En ce moment je travaille sur un petit roman sans doute pour la même tranche d’âge qu’Olga et le cri de la forêt.
L. J’ai découvert un livre merveilleux sur le pouvoir des histoires et la magie du dessin : Quand tu lèves les yeux de Guillermo Decurgez (traduction Anne Cohen-Beucher) au Seuil Jeunesse.
Avant de se séparer, je demande à Laure Monloubou de m’envoyer une photographie d’elle. Quand j’ajoute qu’un autoportrait ce serait mieux, je vois ses yeux s’éclairer.
Quelques jours plus tard je trouve un autoportrait à la chevelure abondante dans ma boîte mél accompagné d’un message … voici un petit dessin avec un nez patate...
Le site de Laure : http://monloubou.blogspot.com/
Propos recueillis par F. Hyvert
Directrice de publication
Bulles de gones 2022 tous droits réservés.