Trois nouvelles expos à découvrir

Le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique propose trois nouvelle expos :

La première expo, Aller/Voir/Pouvoir/Faire – Michel Lepetitdidier, retrace le parcours et plus de trente ans de pratique de cette figure discrète du design graphique. L'œuvre importante de Michel Lepetitdidier, qui a notamment signé des identités visuelles pour le musée du Louvre et le musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, est encore trop peu connue bien qu'elle ait marqué le paysage visuel français. Son attachement à la photographie, au dialogue entretenu entre ce médium et le graphisme dans son travail, sont au cœur de l’expo. Tout en montrant l’importance de la commande, d’un cadre précis à partir duquel travailler, cette rétrospective vise à montrer l’acuité de son regard, sa curiosité et l’importance qu’il accorde à se faire comprendre des publics et à jouer avec les perceptions et les supports.

Vue de l’expoAller/Voir/Pouvoir/Faire, Michel Lepetitdidier, commissariat Bureau 205 avec Le Signe et le MICG

La deuxième expo Enveloppe.s est consacrée à la poétesse américaine du XIXe siècle Emily Dickinson, qui ne fait pas mystère de l’exigence qu’elle place dans la vie et ses poèmes. Écrivant au plus près de ses émotions, la poétesse américaine a très tôt su que la force d’écrire lui conférait un élan vital capable d’affronter la difficulté d’être au monde et aux autres. Elle jette avec profusion ses phrases sur les papiers qui l’entourent, à commencer par les enveloppes reçues au fil de ses longues correspondances. L’analyse de ces supports d’écriture révèle le goût d’Emily Dickinson pour la mise en page et la ponctuation. Sa poésie et sa mise en livre résonne fortement avec les éditions de poèmes de nos collections. Une présentation d’éditions d’époques diverses montrent que publier la poésie est un jeu de dialogue constant entre ponctuation, typographie et mise en page, voire en musique.
Au plus fort de sa solitude, Emily Dickinson ne porte plus qu’une seule robe blanche et vivait recluse dans sa maison. Le musée a demandé aux étudiants du BTS Métiers de la Mode - Vêtements du lycée La Martinière Diderot - de dessiner, fabriquer et réinterpréter la robe de la robe de la poétesse. Cette robe, fantôme de ce personnage si atypique et remarquable, flotte dans les espaces du musée.

Emily Dickinson © S. Lowicki/MICG

La troisième expo La Fabrique : le livre du futur présente les restitutions des travaux de deux artistes ayant participé à la résidence d’artistes du musée La Fabrique en 2022 et 2023 autour du livre du futur : Hadrien Pelletier et Laura Ben Haïba.
Là où ces artistes se rejoignent pleinement, c’est sur la ou les matières du livre d’aujourd’hui et de demain. Collecte d’ephemera, ces imprimés de tous les jours recueillis auprès des visiteurs et visiteuses comme autant de trésors personnels, réemploi de chutes de papiers, fabrication de matières plurielles, invention de nouveaux formats où les marges ont autant de valeur que les images et les écrits. Pour Hadrien Pelletier et Laura Ben Haïba, le livre est dès lors pensé comme un objet manufacturé, fait de matières sensibles et intimes qui gardent la trace de nos histoires, de nos émotions, de nos sensibilités.

La Fabrique - Le livre du futur © S. Lowicki/MICG