Manouchian, cet après-midi à 15h

Un vibrant hommage à Missak Manouchian et à son groupe de résistants. « Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes… La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans. » Écrits par Aragon, chantés par Léo Ferré, ces mots ne seraient pas, ne seraient rien sans ceux qui les ont inspirés, sans ces “délinquants communistes”, ces “criminels ennemis de l’ordre et amis des juifs” placardés sur une affiche rouge de propagande et fusillés par les Allemands en 1944. Parmi eux, un certain Missak Manouchian, Arménien immigré en France, a récemment été intronisé au Panthéon. Mis en scène par Saté Khachatryan, Cet après-midi à 15h nous plonge dans l’histoire de ce héros de la résistance et de ses compagnons de lutte : Joseph Dawidowicz, Spartaco Fontanot, Marcel Rajman et Olga Bancic, seule femme du groupe. Un spectacle en forme d’hommage, qui vise à garder vivace la mémoire de ces hommes et de ces femmes, de leur engagement sans concession et des actes héroïques qui leur ont coûté la vie. Un spectacle qui porte une réflexion sur l’universalité de leur sacrifice, dont la résonance, loin de s’étioler, s’amplifie au contact de notre modernité. Car vrai, un jour ou l’autre, les fusils rouillent et s’enrayent ; mais les mots d’un homme – fut-il étranger – écrivant à sa bien-aimée quelques heures avant d’être fusillé : « Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre. Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand », ces mots-là sont éternels, et ceux d’un frère assurément.