Laissez vos enfants vous expliquer Miró l’incandescent

Il se nommait lui-même le « catalan international ». Il fut surtout le catalan fécond qui a laissé au monde plus de 2000 peintures, 5000 dessins et collages, 500 sculptures, 400 céramiques. Le musée de Grenoble présente actuellement, en partenariat avec le Centre Pompidou et la Fondation Miró de Barcelone, une sélection de 130 œuvres de l’artiste.

Pourquoi découvrir Miró ? D’abord parce qu’il est l’un des artistes majeurs du XXe siècle. Né en 1893, Miro découvre Paris en 1920 et adhère au cubisme, au dadaïsme, à l’avant-garde. Avec sa peinture, il veut « tuer », dit-il, les codes classiques. Il découvre en lui-même un langage pictural fortement onirique, qui va constituer le « brasier de signes » que sera toute son œuvre. 
Miró, c’est aussi le peintre qui sera sans doute immédiatement compris des plus jeunes. Son abstraction est volontairement pleine de naïveté, d’innocence, d’une force qui s’expérimente et cherche ses limites. Certains tableaux ont des allures de mauvais rêves, comme ce Personnage (1934) tout droit sorti des terreurs enfantines. D’autres sont cocasses, volontairement simplistes, comme La course de Taureaux (1945). Dans le Personnage devant le soleil (1960), la grande économie du dessin est rehaussée par la lumière aveuglante des taches de couleur. L’exposition permet aussi de découvrir les trois Bleus (1961), rarement réunis, qui seront laissés en dépôt au musée de Grenoble. Le bleu tient une place particulière dans l’œuvre de Miró, car il se prête à toutes les nuances, toutes les modulations. Ces trois tableaux dessinant un jardin zen dans le ciel sont un cadeau de l’artiste à celui qui les regarde, la promesse d’une rêverie azuréenne dans un calme absolu.

Par Frisettes

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